En quelques mots :

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De fil en aiguille, après l'obtention du Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique le 7 juin 2011. Mention pour l'engagement par rapport à une artiste. Médiatrice Culturelle puis enseignante dans le domaine des Arts Plastiques - Lille

mercredi 17 août 2011

° Sylvia Greenwood °

Tous les visages, tous les yeux se sont tournés vers moi, me guidant sur eux,
comme sur un fil magique...
Je suis entrée dans la pièce.
La cloche de détresse - Sylvia Plath

Cet ouvrage a été achevé d'imprimer sur les presses de la Métairie Bruyère en août 2009.
A été édité à 7 exemplaires et est composé de 9 Eaux-Fortes sur papier Velin d'Arches.

mardi 16 août 2011

° Sylvia Greenwood °

Je distinguais dans le lointain, la silhouette d'un homme idéal, 
mais dès qu'il s'approchait, je me rendais compte immédiatement qu'il ne ferait pas l'affaire.
Au bout de chaque branche, fleurissait un avenir merveilleux.
Je ne parvenais pas à choisir, je les voulais toutes.
Seulement en choisir une signifiait perdre toutes les autres.
Incapable de me décider...
Les figues commençaient à pourrir.
La cloche de détresse - Sylvia Plath

vendredi 5 août 2011

° Sylvia Greenwood °

Ce qui se passe en moi, aura lieu de toute façon.
J'étais aussi petite qu'une poupée dans une maison de poupées.
La cloche de détresse - Sylvia Plath

jeudi 4 août 2011

° Sylvia Greenwood °

Un mauvais rêve.
Je vis, je vis, je vis,
comment savoir ?
Peut-être qu'un jour, la cloche descendrait de nouveau sur moi.
La cloche de détresse - Sylvia Plath

mercredi 3 août 2011

° Sylvia Greenwood °

Le silence me déprimait, ce n'était pas le silence du silence, c'était mon propre silence.
J'avais loupé une chance unique, l'eau de la rivière me passait sous le nez 
comme une boisson non entamée.
La cloche de détresse - Sylvia Plath

mardi 2 août 2011

° Sylvia Greenwood °

Je me suis enveloppée dans une énorme serviette de bain douce et blanche.
L'effet d'introduire une lettre sale et piétinée dans une enveloppe propre et neuve.
  La cloche de détresse - Sylvia Plath

lundi 18 juillet 2011

° Faîtes l'erreur °

Je suis tombée par hasard, suite à l'exposition Sous le vent de l'Art Brut 
à la Halle Saint-Pierre, en déambulant dans la librairie, sur l'ouvrage manquant, sur MistAKE
Des notes, des histoires dispersées entre plusieurs feuillets et carnets dactylographiés qui ont été rassemblés, les fautes conservées. Pour cause, elle attire l'attention sur la façon dont elle fait des erreurs, comme nouveau moyen stylistique. Les mystères du langage. Une lettre oubliée ou ajoutée pour le jeu des significations. Entre Français, Allemand et Anglais. Elle y trouve des réponses, comme avec ses transpositions de phrases, sans réelle solution mais qui ouvrent des portes. mistLAKE.
Sans ventre, elle fait la naissance d'une ville. Tout le mond dans l'avion la regarde, mais elle est trop occuper avec l'acouchement de sa ville, qu'elle regard personne. 
Elle est en route pour l'asil des fous. Ca a commencer où ? Ca a commencer avec l'age de six ans. Ca a commencer quand elle a penser pour la prmier fois sur le mot AMOUR.

dimanche 17 juillet 2011

samedi 16 juillet 2011

vendredi 15 juillet 2011

° 1916-1970 °

Son plus grand bonheur était de pouvoir s'exprimer par l'art, d'être enceinte d'une idée. Ce fut un coup de foudre réciproque. Lors de leur première rencontre Hans Bellmer déclara : 
Toute de noir vêtue avec une rose rouge à la boutonnière et son visage ineloquent, Unica ressemblait incroyablement à la poupée. Fétiche et donc stérile. 
Ils n'auront pas d'enfants ensemble, elle subira de nombreux avortements. 
Elle ne s'est jamais plainte, même ce jour de 1957, lorsqu'il la photographia nue et ficelée. Une scénographie masochiste qu'elle accepta pour le respect qu'elle porte à son son travail.

vendredi 8 juillet 2011

mardi 5 juillet 2011

° 1916-1970 °

Ses internements, ses Vacances à maison blanche, englobés d'insomnies. 
Tourmentée par le sentiment de culpabilité d'appartenir, en tant qu'Allemande, à une nation criminelle composée d'assassins en actes et en pensées. 
Au cours d'une nuit, dans le dortoir, elle se met à fumer cigarette sur cigarette. 
Prise d'une crise d'angoisse, certaine qu'à cet instant sa propre fumée est en-train d'étouffer tous les malades. Au point de se propager dans les autres pavillons, jusqu'à envelopper le tout Paris. Jamais on a vu pareille meurtrière. 
Un autre soir, en se promenant dans les couloirs, elle eut le sentiment de se trouver dans un ancien camp de concentration. De temps en temps, elle s'arrête et dit à mi-voix : 
Ici, un juif est mort le 13 février 1940.

lundi 4 juillet 2011

° Compositions °

Avec les anagrammes, les mots deviennent aussi libre que l'air, les lettres tournoient sur elles-mêmes. Ce travail plastique en suspension me fait penser aux mobiles d'Alexander Calder. Mots semblables à des motifs, des corps suspendus dans le vide que l'on devine, qui se dévoilent tour à tour. Les anagrammes sont des réponses aux questions qu'elle se pose, des énigmes à décrypter. Unica Zürn fait minutieusement le choix de sa phrase de départ dans un souvenir, dans un rêve ou en puisant une citation dans un ouvrage vénéré.

mercredi 29 juin 2011

° 1916-1970 °

Elle se souvient également de son enfance dans cet autre ouvrage qui porte le nom de l'Homme-JasminA l'âge de six ans, elle s'est inventée une figure masculine qu'elle décrit comme son premier amour : à qui elle restera fidèle à tout jamais.  
Il est paralysé et mutique, assis dans un jardin fleuri
Ce qui ressemble étrangement à son futur aux côtés de son compagnon surréaliste. 
Bien plus tard, ce jour où tout va basculer est celui où elle croit le voir fait de chair et d'os. 
Elle est au cinéma et se retrouve confrontée, coincée entre deux exemplaires de cette figure. 
Prisonnière, elle doit assister à ses premières hallucinations projetées sur grand écran. 
Elle a cette crainte de découvrir qui se cache derrière le masque qu'elle lui a constitué.
Elle pense que ses visions forment la vérité et que la réalité n'est que rêverie. 
Unica Zürn avait cette capacité de prendre du recul, au point de se dire que :
C'est elle-même qui s'hypnotise en pensant à cet homme.
L'Homme-Jasmin devient l'Homme-Blanc
Comment interpréter cette mise en avant de la couleur du jasmin ?
HB, comme Hans Bellmer.
Etait-elle comme Nadja, envoûtée par cet amour inconditionnel ? 
Les initiales HM reviennent également à plusieurs reprises, il est ici question de Henry Michaux, son plus grand ami, son protecteur qui lors de ses internements lui apporta des pinceaux, de l'encre de chine et du papier afin d'encourager la continuation de sa pratique artistique. 
Persévérer dans cette danse sur le fil de la paranoïa, parfois désirée car elle lui permettait de réaliser de merveilleuses créations. Par ce don, elle se dit : capable de comprendre les mystères de l'universElle a vécu toute sa vie dans l'éclat ou l'obscurité sans jamais réussir à trouver le juste milieu. Elle nota être restée dans la lumière grâce à ces deux hommes. 
L'araignée a tissé sa toile retenant des êtres hybrides monstrueux. 
La multiplication, la superposition, plusieurs facettes d'un seul et unique être. 
Elle-même prise au piège de ses propres tentacules.
Elle a voulu déchiffrer dans ses souvenirs d'enfance des signes prémonitoires du reste de sa vie. Elle prenait beaucoup de plaisir à jouer avec les mots, les chiffres pour leur côté réversibles. Dans ses crises comme dans ses moments de calme elle compta les objets, les gens, tout ce qui pouvait se trouver autour d'elle. 
Le neuf et le six comme symboles de féminité et de masculinité, de vie et de mort. 
Elle se taillera dans la paume de la main, le chiffre six. Qui, si elle le retourne, symbolisera son contraire. Elle décida d'unir le six au huit, signe d'éternité après la mort. 
Ah comme c'est si bon de se retrouver en vie après s'être suicidé.

vendredi 24 juin 2011

° 1916-1970 °

Unica Zürn a utilisé la troisième personne du singulier dans ses écrits autobiographiques afin d'introduire une certaine distance entre la réalité et le rêve. 
Egalement pour appuyer cette marge entre les éléments vécus et retranscrits. 
Une auto-analyse sans finalité et nécessaire dans le but de prendre du recul face à sa maladie mentale. 
Elle a retranscrit son passé au présent, temps de l'extase, de l'action, de l'insaisissable. 
En 1969, dans Sombre Printemps elle note : 
Il faut parfois se réfugier dans sa propre imagination pour supporter l'existence
Pour supporter le monde des adultes. 
Cet ouvrage retrace son enfance, l'absence d'un père vécue comme un vide irréparable, la laissant seule avec une mère mondaine, égoïste et froide, qui écartait ses enfants de son chemin comme on le fait d'un objet qui dérange. Avec un frère immoral : qui se jette sur elle et lui plante son "couteau", (comme elle l'appelle) dans sa blessure
Elle a conscience beaucoup trop tôt que la vie est vouée à la mort et que les rêves ont également une fin. Comme avec cet homme d'âge mûr pour lequel : elle sait enfin pourquoi elle vit. Cet amour non réciproque, ce rejet l'a mena à sauter dans le vide... Sa première chute. Après s'être unie à lui en avalant sa photographie. Par cette écriture d'urgence, ses phrases taillées au scalpel, elle a fixé ses souvenirs sur la page blanche, comme on parle, relatant un songe cauchemardesque.

dimanche 19 juin 2011

dimanche 12 juin 2011

jeudi 9 juin 2011

° DNSEP °

Creuser c'est écrire, c'est cette volonté de comprendre la vérité, de clarifier l'obscure. En règle générale, le fait de retirer de la matière, de passer des images dans l'acide évoque une violence insidieuse, incisive. La pointe sèche, la gouge qui ne caressent pas mais égratignent les plaques comme pour déshabiller, pénétrer, fouiller, démasquer. Des outils qui permettent d'aller au combat, de déterrer des éléments enfouis, enfuis. 
La couture comme autre type d'écriture, une relecture. Reprendre le cheminement de la matière retirée puis dériver. Cette patience, cette soumission aux techniques rigoureuses rappellent la difficile émancipation de la femme. Ce mouvement perpétuel d'intrusions permet de plonger dans le passé, dans son propre vécu. Coudre rime avec persévérance, il faut faire de nombreux points avant que l'atmosphère dans laquelle on se trouve disparaisse progressivement afin de se retrouver seul face à soi-même pour un interminable monologue. C'est une psychanalyse singulière. Faire le point sur le tissu et dans sa propre existence. Confronter ces deux techniques afin de réaliser des tableaux, des supports d'émotions et rendre hommage à Unica Zürn.